Henry Ford a toujours des choses à nous apprendre. Il pourrait toujours être coach de nos jours !
Vous avez dit « Impossible ? ». Henry Ford nous raconte cette histoire qui a été publiée dans son livre autobiographique, Ma vie et mon Œuvre, en 1921.
Voici ce qu’il écrit.
Je me rappelle une conférence qui eut lieu un jour chez nous avec un fabricant de machines, au sujet de la construction d’une machine spéciale, dont le projet spécifiait une production de deux cents pièces à l’heure.
– « Il y a là une erreur, dit le fabricant. Il doit s’agir de deux cents pièces par jour. Aucune machine ne pourrait aller jusqu’à deux cents pièces par heure. »
Notre représentant envoya chercher l’ingénieur qui avait établi le projet et appela son attention sur cette remarque.
– « Eh bien, fit celui-ci, qu’est-ce qui vous surprend ? »
– « Cela n’est pas possible, déclara nettement le fabricant, aucune machine ne peut faire cela. Il n’y faut pas « songer ! »
– « Il n’y faut pas songer ! s’écria notre ingénieur. Si vous voulez descendre avec moi au rez-de-chaussée vous en verrez une en train de le faire. Nous l’avons construite pour essayer et maintenant il nous en faut d’autres. »
Henry Ford prolonge cette histoire sur la notion d’experts.
« Il n’y a pas chez nous d’experts. Nous avons malheureusement été obligés de nous débarrasser de tout homme qui commençait à se prendre pour un expert : car c’est une prétention que l’on n’a jamais quand on connaît son affaire. Un homme qui connaît son métier voit devant lui tellement plus de choses à apprendre qu’il n’en sait faire qu’il va toujours de l’avant avec ardeur et ne donne jamais une pensée à sa capacité ni aux services qu’il rend. Regarder toujours devant soi, penser sans cesse à de nouvelles tentatives, cela crée un état d’esprit qui rend toute chose possible. Mais dès que l’on adopte l’attitude mentale d’un expert, on se trouve aussitôt en en présence de nombreuses impossibilités.
Je refuse, moi, de reconnaître l’existence des impossibilités. Je ne vois personne qui en sache assez long sur aucun sujet pour pouvoir dire ce qui est ou ce qui n’est pas possible. Une bonne méthode expérimentale, une bonne éducation technique doivent élargir l’intelligence et réduire le nombre des impossibilités. Malheureusement, ce n’est pas ce qui arrive. La plupart du temps, l’instruction et ce que l’on appelle l’expérience ne font que fournir un état des échecs précédents, et ces échecs, au lieu d’être pris pour ce qu’ils valent, sont tenus pour l’attestation de certaines impossibilités absolues de perfectionnement. Si un homme, se donnant pour une autorité, déclare que telle ou telle chose est impossible, voilà une horde de suivants irréfléchis qui répète en chœur : « c’est impossible ! »
Je trouve que les propos d’Henry Ford sont toujours d’actualité. Nous sommes conditionnées par nous-mêmes, et l’un des principaux freins réside dans notre autocensure. Le plus dur est de connaître nos propres idées fixes, nos préjugés. Un indice pour les trouver : « Ces idées viennent très rapidement, voire de manière spontanément, sans analyse approfondie, d’un problème/d’une situation. »
« Mais quelques-unes de nos meilleures réussites sont dues à ce que nous avons laissé les fous se risquer là où les sages n’auraient pas mis les pieds. »
Henry Ford
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